
Et après, que
Âmes perdues
Trépassant à chaque carrefour
Et que l’on laisse là
Sur le bitume
Comme un crachat
On passe à côté et on ne les voit pas
On marche dessus et on ne le sent pas
Corridors
Couloirs
Maisons muselées
Portes baillons
Volets crevés
Fermés sur d’autres labyrinthes
Fenêtres barricades, grillages
Hautes tours qui séquestrent la lumière du jour
Même un arbre on l’enferme
Dans un parc
Avec une grille tout autour
Pour lui blaser ses envies d’escapade
Et du béton tout autour
Qu’il n’aille pas foutre ses racines ailleurs
Trois flics pour monter la garde
Et s’il bouge on lui tire dessus
On lui coupe une branche
Pour lui faire passer ses envies d’anarchie
Même pas le droit à la visite d’un oiseau
Ou alors faut qu’il paye son entrée
Comme tout le monde
Pas d' raison qu’ils soient plus libres que les autres ceux-là
Faut pas les laisser chanter
Ils ont trop d’amour dans la voix
Ça vous fout le spleen
Écoutez le chant des hauts-parleurs
Enfermez les nouveaux-nés
Et mettez-leurs des sourdines
Qu’ils apprennent à se taire avant de parler
Enfermez le monde dans une télé
Que l’on puisse zapper si ça dérange
La réalité ça n’existe pas
Ça s’invente
Faut avoir de l’imagination
Faut avoir du frics
Respect pour les inventeurs de réalités
C’est pas donné à tout le monde de foutre un tel bordel
Enfermez les idées dans le passé
Qu’elles soient périmées au fond des livres
Qu’on voit leurs vieilles gueules mal-rasées
Sur des clichés en noir et blanc
La couleur c’est l’avenir
Morts aux Noirs
Morts aux Blancs
La prochaine génération sera bleue
Qu’ont ne voit pas leurs corps flotter
Quand on les balance à la mer
On ferme les espaces
On ferme les mentalités
Que rien ne dépasse
Surtout pas la liberté
Ça fait désordre
Les êtres libres
Ça se vautre dans la boue
Ça traîne avec les chiens
Et ça vous réclame un os
Qu’ont interdise aux chiens d’aboyer
Aux chats de miauler
Aux oiseaux de piailler
Les z'animaux au zoo
Et on leur balancera des cacahuètes
Et on les prendra en photos pour s’en souvenir
Et on leur fera un passeport en règle
Pour les renvoyer chez eux
Plus d’animaux dans les rues
Plus d’animaux chez soi
On ira les voir en vacances
Dans leur misère
On ira leur parler d’humanité, d’économie
Avec des phrases toutes faites
Des expressions bien faites
Comme celles des publicités
Qui vous vendent de beaux rêves pour vos nuits
Et un matelas
Et un oreiller
Et même vos enfants il vous les on vendue
Et même votre femme
Dans un joli paquet plastique
Il y a même la marque de fabrique
C’est de l’exporté
C’est moins cher
Elle est belle
Mais ça ne dure pas
Peu à peu elle se décrépite
Elle tombe en miettes
Elle tombe en morceaux
Tout fout le camp
Alors vous la foutez à la benne
Quand vous ne lui foutes pas des bennes
Et vous en achetez une autre
Et vous la consommez sans amour
Jusqu'à la date de péremption
Société de l’éphémère
Plus rien ne dure
Surtout pas le bonheur
Surtout pas les révolutions
Surtout pas la mort
La révolution
Bien sûr
On vous la laisse
On vous l’offre même
Mais alors qu’elle soit discrète
Chez vous et seulement le dimanche
En silence
En inertie
Tel un mort qui fait la grève de la faim
Au fond de sa tombe
On ne l’entend pas
On ne le voit pas
Il peut bien crever une fois encore
Tout le monde s’en fout
Et ainsi va le monde
Chacun dans son cercueil
Bien ordonné dans le cimetière
Bien enterré, bien profond
On vous l’emballe
Non merci, c’est à consommer de suite
Et les verres de l’oubli
Feront ripaille de sa dépouille
Et après
Et après
Et après
Et après
Que restera-t-il
En el espejo de las olas
Antes de que la marea
Lleve
Lo que intentaron
escribir
En palabras de arena
Tendrás que
Reconocerte
Porque idéntico
Es tu nombre en la playa
Tus lágrimas
En es espejo de las olas
traducción en trabajo !