
Dans mon bagage, ton corps tout entier
Pour que perdure la vibration
L’azur de nos regards
J’ai emmené dans mon bagage
Ton corps tout entier
D’abord tes pieds
Pour guider mes pas sur les chemins escarpés
Où se perdent la raison et la mémoire
Ceux qui inlassablement cherchent leur reflet
Dans l’écueil éblouissant des rivières
Et se blessent sans pour autant se retrouver
Puis tes mains
Pour côtoyer les sinuosités de mon cou
S’engouffrer dans la selve ébouriffée de ma crinière
Lorsque la solitude sera trop grande
Comme une mère console son enfant
Tes yeux, pour percer ce voile d’ombre
Et découvrir les aurores prodigieuses
Qui submergent d’un flot vierge
Le caractère de tout être
Ta langue
Ta bouche
Et le scintillement de tes lèvres
Pour parler aux hommes de la terre
Répéter leur mot de pluie
Leur murmure de feu
Et enfin ton corps tout entier
Pour en garder l’empreinte
L’aimer toujours
Comme ce continent
Qui est le tien
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