
Le Chant D'Orphée
Il est un venin plus fort que toutes les liqueurs
Qui, dans d’infernales flammes, plonge notre cœur
Nous terrorise et nous tourmente
Que l’on goûte une fois
Et que l’on garde à jamais en soi
Un démon qui nous hante
Et nous tente chaque fois
C’est la lumière de notre mort
Qui illumine et lénifie notre sort
Qui nous guide tel l’œil blafard
De ce géant surgissant de l’obscur
Dirigeant dans cet univers fait d’azur
Notre piteuse barque au hasard
Vers des récifs ou un nouveau port
Une agonie séduisante
Et douloureuse
Lente, et infâme
Mais pour une dernière danse
L’on vendrait son âme
Une mort que l’on cherche dans des ténèbres qui puent
Et que l’on partage avec les chiens des rues
Rendant à l’homme son nom et sa vérité
Rendant à la terre sa beauté et sa fatalité
Donnant au soleil le reflet des veilles
Donnant à la lune une naissance nouvelle
Il n’est alors plus de sommeil
Plus de soif
Plus de faim
Pas une prière
Pour ce pauvre apôtre
Dans la multitude
A la recherche de l’unique
Qui assouvira son désir
Vois-le, qui erre dans les rues, titube
Malheureux et impatient de sentir
Dans le reflux de ses veines, tel un soupir
L’extase tyrannique
L’orgasme symphonique
Dans sa véritable harmonie de chaos
Je suis de ceux-là, mon ami
De ces êtres misérablement déchus
Pour l’Amour et le doux rêve létal
Que l’on trouve à l’aube, perdus
Dans le creux de la nuit
Et qui malgré l’insondable gouffre de leurs corps
Clament avec poésie
La délivrance diaphane
Mon frère, je te connais comme moi-même
Ma voix est semblable à la tienne
Et ton regard et le mien ne font qu’un
Entre tes mains, tu retiens
Captive, ma maîtresse
Celle qui régit ma conscience
Et salive le fer de l’Hadès
Je la sais douce et cruelle
Et pourtant je la veux aimer
Une fois de plus l’embrasser
Bien que son étreinte soit mortelle
Une fois de plus m’embraser
Que son baiser soit mon dernier
Que son souffle soit mon dernier
Que son sang soit mon dernier
- - - - -
Ensemble nous sortirons des ténèbres
Main dans la main
Sein contre sein
Sans te regarder
Je te guiderai
Doucement
Lentement
Vers la sortie
L’Infini
La Vie
El Canto de Orfeo
Existe un veneno más fuerte que todos los licores
Que hunde nuestro corazón en llamas infernales
Nos aterroriza y nos atormenta
Que probamos una vez
Y conservamos para siempre
Un demonio que nos obsesiona
Y a cada vez nos tienta
Es la luz de nuestra muerte
Que ilumina y mitiga nuestra suerte
Que nos guía como el ojo pálido
Del gigante surgiendo del oscuro
Dirigiendo en este universo hecho de azur
Nuestro lamentable barco al azar
Contra arrecifes o bien un nuevo puerto
Una agonía deliciosa
Y dolorosa
Lenta e infame
Aunque para un último baile
Venderemos nuestra alma
Muerte que buscamos entre apestosas tinieblas
Y compartimos con perros callejeros
Devolviendo al hombre su nombre y su verdad
Devolviendo a la tierra su belleza y su fatalidad
Dando al sol el reflejo de la víspera
Dando a la luna un nuevo nacimiento
Luego no hay más sueño
Ni más hambre
Ni más sed
Ninguna oración
Para este pobre apóstol
Entre la multitud
En busca del único
Que saciara su deseo
Velo, errante en las calles, titubea
Desgraciado e impaciente de sentir
En el reflujo de sus venas, como un suspiro
El éxtasis tiránico
El orgasmo sinfónico
En su verdadera armonía del caos
Yo soy de estos, amigo mío
De estos seres miserablemente decaídos
Por el Amor y el dulce sueño letal
Que encontramos al alba, perdidos
En el hoyo de la noche
Y a pesar del insondable abismo de su cuerpo
Claman con poesía
la diáfana liberación
Hermano, te conozco como a mi-mismo
Mi voz es similar a la tuya
Y tu mirada y la mía se confunden en una
Entre tus manos detienes
Cautiva, mi amante
Aquella que rige mi consciencia
Y saliva el hierro del Infierno
La sé dulce y cruel
Y sin embargo la quiero amar
Abrazarla una vez más
Aunque su abrazo sea mortal
Abrasarme una vez más
Que su beso sea el último
Que su soplo sea el último
Que su humor sea el último
- - - - -
Juntos saldremos de las tinieblas
Mano en mano
Seno contra seno
Sin mirarte
Te guiaré
Suavemente
Lentamente
Hacia la salida
El Infinito
La Vida