On devient sage

On accepte

Ou l’on oublie

 

On fait ce choix

Terrible

D’être heureux

D’être innocent

En dépit de tout

Des autres

De soi

 

Y' a pas d' mots

Ils sonnent creux

Ils sonnent faux

Ils sonnent vide les mots

 

Et pourtant ils vous collent

Comme une crasse

 

On a beau se laver

Frotter bien fort

Ça reste

Une tâche

Sur notre torchon de peau

 

Sur notre figure

Une grimace

 

La Vérité

​
 

Un bruit détestable

Qui vient troubler l’harmonie

Bien orchestrée de notre société

 

Une fausse note

Que l’on efface

À grands coups

De trompettes

De tambours

Et de mielleuses

Chansonnettes

 

Un projecteur

Sur la misère des hommes

 

Une lumière aveuglante

Dans notre confort d’ombres

 

Un éclair qui révèle

Soudainement

À la clarté

D’un jour sale

le contour

Les formes

L’essence du monde

 

Tel qu’on l’a construit

Et tel qu’on l’a anéantit