
Perdus
Où sont les fleurs qui couronnaient nos têtes
Qu'est-il advenu des Adonis que nous étions
De la sueur des corps après l'amour
Que l'on garde comme un habit
Pour se sentir moins seul
Nous avions imaginé la fuite
Des terres lointaines
Où cultiver la flore de nos rêves
Il n'y avait de frontière
Que nous ne pouvions franchir
Il n'y avait de port
Où nous ne pouvions faire escale
Nous avons créé des cités de sable
Au milieu de déserts inaccessibles
De hautes tours au-dessus des précipices
Des murailles pour nous protéger de l'ennemi
Quand l'ennemi n'était autre que nous-mêmes
Perdus dans des labyrinthes
Allant au hasard de nos envies capricieuses
Tantôt à droite tantôt à gauche
Et toujours nulle part
Les portes se sont refermées
L'air raréfié
Et nous sommes demeurés
Prisonniers de nos illusions
Les terres étaient stériles
Les îles trop étroites
Nos tours se sont écroulées
De nos cités ne demeurèrent que des ruines
Nous nous sommes perdus
Et pourtant
Là
Contre mon sein
Un reste de toi
Ton odeur
Comme un sceau
Imprégnée sur ma peau
Mais déjà
Presque
Un rien
Qui porte encore ton nom
Perdidos
Dónde están las flores que coronaban nuestras cabezas
Qué advino de los Adonis que eramos
El sudor de los cuerpos después del amor
Que uno guarda como un vestido
Para no sentirse a solas
Imaginemos huidas
En la marejada del deseos
Tierras lejanas
Donde cultivar la flor de los sueños
No existían fronteras que no pudiésemos cruzar
No existían puertos donde no pudiésemos arribar
Creemos ciudades de arena
En medio de montañas inalcanzables
Para acercarnos de las estrellas
Altas torres sobre precipicios
Murallas para protegernos del enemigo
Cuando el enemigo no era otro que nosotros mismo
Perdimos en laberintos
Caminando al azar de nuestros antojos
A veces a la derecha y otras a la izquierda
Y siempre por ningún lado
Se cerraron las puertas
Enrareció el aire
De nuestras ilusiones
Quedamos presos
Estériles eran las tierras
Estrechas las islas
Se derrumbaron nuestras torres
Cayeron en ruinas nuestras ciudades
Nos perdimos
Y sin embargo
Acá
Cerca a mi seno
Un resto de ti
Tu olor
Como un sello
Marcado en mi piel
Ya
Casi
Una nada
Que aún lleva tu nombre